Traçabilité des uns, opacité des autres

Les lumières du Consumer electronic show (CES) de Las Vegas sont éteintes, mais les yeux de ses 170.000 participants déclarés continuent de briller. Tout est dans la démesure à la grande foire des produits électroniques, y compris l’espoir de faire fortune des nouveaux arrivants. Sans attendre, Amazon a annoncé que son assistant intelligent Alexa était désormais intégré à 200 millions d’appareils, Google que le sien était utilisé par 500 millions de personnes chaque mois. Rares sont les objets qui ne sont pas connectés ou sont annoncés l’être prochainement, même la pomme de douche n’y échappe pas.

Mes jours avec et mes jours sans

Nous sommes arrivés à un grand tournant et cela commence à sérieusement se ressentir. Les effets annoncés du dérèglement climatique et la nouvelle donne économique qui se confirment ne sont plus vécus avec les mêmes déni et insouciance dans les hautes sphères. Et, dans le microcosme des économistes, il est de plus en plus reconnu que la machine ne tourne plus comme avant, à revers des certitudes d’hier. Mais rien ne change de substantiel pour autant.

La tentation du contrôle social numérique

Illustrant la sensibilité accrue à la « traçabilité » numérique des humains et le désir de la maîtriser, l’information de l’agence de presse américaine AP a été largement reproduite dans les médias. Au terme de son enquête, celle-ci a pu vérifier que la désactivation de la fonction géolocalisation sur les téléphones mobiles d’Apple n’empêche pas de continuer à suivre les déplacements de leurs utilisateurs, foin de toute reconnaissance explicite du constructeur. Des désactivations complémentaires se révèlent nécessaires pour l’empêcher, mais leur description est entourée d’un nuage de fumée.